21/01/2011
La "Marche pour la vie" du 23 janvier à Paris : "pour tous, une existence digne et fraternelle"
Les organisateurs avaient sollicité un message de Benoît XVI. Le 20 janvier, le nonce leur a transmis cette réponse positive et nuancée :
« Informé de la Marche pour la vie qui se déroule en France le 23 janvier, Sa Sainteté le Pape Benoît XVI salue cordialement les participants et encourage toutes les personnes engagées dans le combat pour la vie à contribuer avec constance et courage à instaurer une nouvelle culture de la vie, fruit de la culture de la vérité et de l'amour (cf. Evangelium vitae n.77). Pour aimer et honorer la vie de tout homme et de toute femme, de sa conception à sa fin naturelle, qu'ils travaillent aussi à favoriser pour tous une existence digne et fraternelle. En gage de proximité spirituelle, Sa Sainteté demande au Seigneur d'accorder à chacun l'abondance de ses Bénédictions.
Cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d'Etat de Sa Sainteté. »
Les termes de cette lettre sont à méditer : ils recadrent ce type de manifestations dans une perspective large et positive. Se déclarer en faveur de la vie doit s'accompagner d'une action sociale concrète, pour "favoriser une existence digne et fraternelle" : fraternité devant bénéficier à "tous", sans exclusive, dans tous les aspects de la vie en société.
Ce message couronne le poids grandissant des évêques français dans le parrainage de la marche : un tournant est ainsi pris, clarification et dépolitisation inéluctables qui iront s'accentuant, et qui étaient présagées dans la lettre de Mgr Aillet l'an dernier.
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16:07 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (44) | Tags : christianisme
Commentaires
ALLELUIA
> Enfin les évêques prennent la chose en main. La décantation va se faire. Alleluia.
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Écrit par : Nati/ | 21/01/2011
NUANCES
> Pas de "soutien du pape à la marche", comme on l'a lu ici et là, mais un encouragement (au nom du pape) à tous ceux qui agissent pour la vie, action dépassant la seule question de la naissance et de la fin de vie mais s'étendant au social. Je ne vois d'ailleurs pas de bénédiction apostolique à la marche en tant que telle, mais un salut cordial aux participants, puis (à la fin) une prière pour chacun de ceux qui soutiennent la culture de vie. Il faut tenir compte de toutes les nuances quand c'est le Vatican qui parle. La bénédiction apostolique sera-t-elle pour 2012, quand les clarifications auront été parachevées ?
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Écrit par : Bernard Gui/ | 21/01/2011
LES VEILLEES
> Oui, si on compare avec l'appel militant du pape aux Veillées pour la vie ce n'est pas la même chose.
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Écrit par : christine / | 21/01/2011
CELUI QUI N'A PAS SAISI
> Tout arrive, M. de Plunkett, vous parlez de la 7 eme Marche pour la Vie en des termes différents des autres années! Le chiffre sept y serait pour quelque chose?
R.
[ De PP à R. - Visiblement vous n'avez pas saisi. Alors relisez mieux le texte du nonce, relisez-moi et relisez les autres commentaires. L'arrivée des évêques, c'est la fin pour les groupuscules sectaires "reconquistadors"... Pour plus de détails, lisez ce que nous écrivions tous ici en 2009, et ce qu'écrivaient récemment les blogs Pneumatis et Nystagmus. Ces questions posées ont soulevé des hurlements par ci par là, mais la controverse a été salubre et on en recueille maintenant les fruits !]
réponse au commentaire
Écrit par : Reconquista/ | 22/01/2011
COMPRENDRE
> Il y en a qui ont du mal à comprendre. Ils ne voient pas ce que dit clairement le message du nonce ! "une vie digne et FRATERNELLE pour TOUS", ça va plus loin que la question du droit à la vie, ça appelle à la main tendue à tous ceux qui vivent en France. Donc ça condamne aussi la soupe au cochon par exemple. Du coup les extrémistes, ennemis de cette fraternité étendue à tous, ne sont plus à leur place dans cette manifestation. Il faudrait être aveugle pour ne pas comprendre ça. Certains le sont, puisqu'ils clament sur leurs sites leur joie que tel extrémiste célèbre honore la marche de sa présence.
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Écrit par : Genvrain/ | 22/01/2011
CHARTRES
> Le pèlerinage de Chartres reçoit chaque année la bénédiction apostolique du pape. Ce n'est pas le cas de la Marche.
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Écrit par : michèle/ | 22/01/2011
Mgr FISICHELLA
> et ceux qui vouaient Mgr Fisichella au bûcher (sur les sites extrémistes qui squattent le mouvement pro-vie) sont obligés maintenant de le saluer avec respect. Laissons-les manger leur chapeau et remercions le Magistère.
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Écrit par : Bernard Gui / | 22/01/2011
SOCIAL
> Avec un peu de chance, ceux qui sauront lire ce message correctement comprendront que c'est une attitude schizophrène d'aller crier sur les toits qu'on marche pour la Vie avec les amis de son cercle social (huppé) et en même temps de défendre le libéralisme car ce même libéralisme permet à papa ou au mari de tirer de son travail de quoi continuer à appartenir au dit cercle social.
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Écrit par : Et cetera/ | 22/01/2011
SCANDALEUSEMENT FAUX
> un des sites coucous (qui pondent leurs oeufs partisans dans le nid du mouvement pro-vie) prétend que notre blog a combattu les associations pro-vie. C'est scandaleusement faux. Les débats de 2010 n'ont porté que sur le parasitage du mouvement pro-vie par des groupes d'extrême droite, et sur la nécessité de nettoyer le mouvement. Ce à quoi l'arrivée des évêques va contribuer de façon décisive. Affaire classée.
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Écrit par : torbenn/ | 22/01/2011
J'IRAI A LA MARCHE
> J'irai à la Marche mais je ne désapprouve pas du tout ce fil de commentaires. Je regrette même que ce qu'ils disent ne soit pas dit aussi ailleurs dans les médias catholiques. Le pape est clair : manifester pour la vie n'a de sens que si on veut aussi la fraternité avec tous les vivants dans ce pays. Ceux qui sont contre cette fraternité ne sont pas des défenseurs sincères de la vie. Manifester pour la vie est une chose, mais des gens qui bafouent l'évangile n'ont pas leur place dans un telle manifestation, surtout ceux qui sont contre l'IVG en principe mais qui déplorent que les familles immigrées soient si prolifiques !
Etre contre l'avortement ne suffit pas. Après tout l'avortement était puni de la peine de mort sous le IIIe Reich. Ceux qui refusent d'avoir conscience de ce problème devraient s'interroger sur eux-mêmes et la sincérité de leur foi chrétienne. Est-ce qu'ils ne préférent pas au fond d'eux-mêmes autre chose, un "esprit de parti" ? Alors c'est l'heure de l'examen de conscience. Pas de foi sans le glaive tranchant de l'esprit, qui sépare le bien du "mal sous apparence de bien", et qui divise "à la jointure de l'âme et du psychisme" ! Cette "division"-là est bonne et salutaire. Il y a des "unités", des "consensus" qui sont pollués et polluants.
J'irai donc à la Marche mais avec les idées claires, sans compromissions, sans illusions narcissiques ("comme nous sommes formidables") et pas dans l'esprit "les commandos en marche s'entre-admirent".
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Écrit par : jeanmi/ | 22/01/2011
OSER
> Comment osez-vous diviser le camp des catholiques ?
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Écrit par : semperfi / | 23/01/2011
MOI AUSSI J'Y VAIS
> à semperfi - J'y serai à cette marche, avec ma femme et mes enfants. C'est vrai qu'on n'est pas obligé de critiquer la présence de X ou Y, mais pourquoi ne pas en parler puisque c'est un certain problème ? L'efficacité des marches dépend de la clarté de leur message, et certaines présences affichées obscurcissent l'intention au lieu d'éclaircir. Ca c'est vrai aussi et c'est incontournable. Au lieu de hurler parce qu'on se croit critiqué, mieux vaudrait clarifier toujours plus, si on veut arriver au résultat annoncé (influencer la classe politique). Un peu d'honnêteté mentale c'est un minimum de notre part, non ?
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Écrit par : marie-paul/ | 23/01/2011
JE PARTICIPE
> Je participe aux Marches depuis trois ans mais pas pour me regarder le nombril en me disant que c'est sympa d'être entre gens qui pensent la même chose. Il faut arriver à convaincre ceux qui ne pensent pas la même chose et qui nous voient marcher. Ca nous oblige à plusieurs choses, et ça nous en interdit plusieurs autres ! Non ? Pourquoi ne pas en parler ? Une manif c'est pour avoir un résultat.
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Écrit par : bernard tison/ | 23/01/2011
à marie-paule, bernard, jeanmi
> D'accord en gros avec vous. Poser la question qui fâche n'est pas être contre "marcher pour la vie". Mais pour que la marche serve à quelque chose. Son message doit être transparent, sans brouillage de partis sur lequel les médias sautent avec joie. Ou alors à quoi sert-on en marchant ?
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Écrit par : marcheuse/ | 23/01/2011
OUVRIR LE DEBAT SUR L'IVG
> Comme chaque année, j'ai la même question: puisque la marche est non-confessionnelle, comment cela se fait-il que la très grande majorité des soutiens présentés sur le site de la marche soit catholique et qu'une veillée de prière catholique soit même annoncée sur le site?
Non, vraiment, malgré mes positions sur l'IVG, j'ai du mal avec cette marche, qui risque d'être perçue comme "une initiative de catholiques voulant imposer leurs vues à toute la société civile", sans arriver à ouvrir le débat sur le sujet.
E.
[ De PP à E. - "Arriver à ouvrir un débat" est en effet le seul objectif d'une manifestation publique. Tout ce qui tend à cet objectif est bon. Tout ce qui n'y tend pas doit évoluer et se modifier, pour parvenir à y tendre... Le fil de discussion ici n'a pas d'autre but que d'aider à cela, si nécessaire. Ceux qui n'admettent pas cette problématique devraient se poser des questions : s'ils ne veulent pas servir à ouvrir un débat, que veulent-ils en réalité ?]
réponse au commentaire
Écrit par : Et cetera/ | 23/01/2011
PAS ENCORE ASSEZ
> La défense de la vie doit être cohérente. Donc, par exemple, les marcheurs doivent aussi être contre la peine de mort. La défense de la vie, à mon sens, n'est pas un sujet confessionnel. Donc, cette marche doit être ouverte à tous ceux qui veulent défendre la vie, donc à certains écologistes, aux musulmans (et ceux-ci doivent à leur tour être cohérent et condamner la violence et les attentats)., etc.
Je n'aime pas cette marche car elle ne se dégage pas encore assez des connivences politiques et racialistes (j'attends de voir ce que la présence d'évêques va donner) et d'autre part, je reste persuadé que le combat n'est pas politico-médiatique (auquel cas une telle marche serait logique), mais humain et spirituel. Il faut d'abord toucher les coeurs, donner envie de vivre aux gens de notre époque et donc leur donner envie d'accepter toutes formes de vie. Ce n'est pas en brandissant des banderoles et en hurlant des slogans souvent culcul que l'on va toucher l'intime de nos frères. Je ne suis pas certain que de voir la tribu bcbg se faire son petit happening contestataire touche vraiment les gens. (ok, je l'avoue, là je suis vache.).
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Écrit par : vf/ | 23/01/2011
@ etcétéra
> D'accord avec vous sur la nécessaire déconfessionalisation du débat car ce n'est pas une question religieuse. Il faut simplement comprendre que les catholiques sont les plus visibles car ils sont les plus engagés sur cette question.
De retour de la marche, je constate que les conditions se créent progressivement pour permettre un plus large rassemblement. J'ai participé à toutes les marches depuis la première et je vois bien que c'est de plus en plus large et de plus en plus nombreux.
Ce qui m'impressionne le plus, c'est cette présence massive de la jeune génération. Une fois encore, je vois combien cette jeunesse est prometteuse. Elle a besoin de sentir que nous avons confiance en elle.
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Écrit par : Guillaume de Prémare/ | 23/01/2011
RIEN
> J'ai fait un effort, une heure de France Info ce soir ; rien, pas un mot sur cette Marche.
En revanche, j'ai eu tous les résultats de Ligue 2.
Six fois minimum.
Alors, qui peut me raconter ?
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Écrit par : PMalo / | 23/01/2011
CE QUE JE PREFERERAIS
> Bon reportage ce matin à Radio Notre-Dame sur cette nouvelle édition de la « Marche pour la vie ». Elodie Chapelle a couvert le cortège mais aussi ses bordures. Ce qui m’a de nouveau frappé, c’est le scandale que représentait cette manifestation, notamment pour quelques jeunes femmes qui passaient par là et qui étaient à l’évidence convaincues du bien-fondé du droit à l’avortement. La manifestation en démocratie, parangon de l’expression militante de type politique, est-elle la meilleure façon de défendre la cause de la vie ? Je n’en suis pas sûr. Je préférerais un rassemblement festif et priant à l’enseigne de l’amour de la vie où l’Eglise tiendrait légitimement toute sa place et ne courrait pas le risque d’être assimilée à la cette droite qui se veut nationale et catholique (si tant est qu’on puisse ainsi honnêtement accoler le particulier et l’universel), une mouvance généralement rigide dans son expression et perçue comme agressive. Ainsi la présence des évêques me paraît risquée ; je préférerais les entendre nous rappeler, très simplement, quelle blessure la mort donnée aux tout-petits ou aux personnes en fin de vie inflige au Corps du Christ, mais aussi à l’humanité dans son ensemble. Pourquoi, tout simplement, l’avortement et l'euthanasie sont des péchés. Et comment l’Eglise permet à ceux qui ont été les victimes et les complices de l'avortement ou de l'euthanasie, d’être relevés de ce péché.
Aujourd’hui, nous fêtons saint François de Sales. Bonne fête à vous, cher PP, comme à tous les écrivains et les journalistes, dont il est le patron.
D.
[ De PP à D. - Merci, cher Denis. Nous sommes en communion de pensée, sur ce sujet comme sur les autres. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Denis/ | 24/01/2011
MISES AU POINT D'EVEQUES FRANCAIS
>...présents à la Marche pour la Vie.
Mgr François Jacolin, évêque de Mende :
"Lorsque des laïcs catholiques affirment leur choix de la vie et leur opposition à l’avortement, il est bon que des évêques disent qu’ils sont d’accord. Sur ce sujet grave sur lequel l’Église a une position de principe, il est bon de ne pas laisser la protestation aux seuls groupes très typés."
Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon :
"On a laissé un certain nombre de courants traditionnels ou traditionalistes s’investir sur un terrain qu’on a déserté. Il faut sortir du clivage entre chrétiens sociaux et chrétiens pour la vie : le combat pour la dignité de la personne humaine intéresse chacun."
Tout est dit. L'évolution est en marche grâce à l'arrivée des évêques. Merci à PP d'avoir suscité la confrontation des points de vue. C'est du débat que naissent les rectifications de cap !
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Écrit par : Luça/ | 24/01/2011
EH BIEN VOILA, ILS L'ONT DIT
> et dit par des évêques, ça passe mieux (dirait-on) que dit par d'autres laïcs !!!
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Écrit par : christine/ | 24/01/2011
Commentaire au message de Denis : Ce que je préfèrerais.
> Ce n'est pas une manifestation, c'est avant tout une marche de témoignage gratuite.
Je ne suis pas de la droite nationale et pourtant, j'ai été coordinateur des responsables bénévoles de l'année dernière. Je suis de sensibilité chrétienne sociale et je vais à la messe en français actuellement.
Je rappelle que "Choisir la Vie" est l'association leader et instigatrice du Collectif, qui a une activité 1/ d'information et de sensibilisation 2/ caritative (une cellule d'écoute), participation des ses membres au lancement du foyer "El Paso", tenu par des petites soeurs de St Vincent de Paul à Neuilly et qui offre un logement et un accompagnement de femme enceinte en difficulté ; soutien et lien de proximité avec Amado, foyer de logement d'accueil de femmes enceinTes en diffulté près de Carpentras ; réflexion actuelle pour aider à lancer un foyer sur Angers ; cellule d'écoute des femmes ayant subi un avortement près de Grenoble, etc.....
3/ Cette association entretient des lien proche avec les jeunes de la Marche pour peu à peu les encourager à s'engager dans des initiatives concrètes.
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Écrit par : Christian/ | 24/01/2011
pour jeanmi :
> petite nuance, ds l'Allemagne nazie, l'avortement était puni de mort quand il était commis entre personnes reconnues par la législation nazie comme aryennes.
Pour les autres, les nazis le faisaient eux-mêmes.
L'avortement de femmes non aryennes figure d'ailleurs ds les chefs d'accusation de Nuremberg
pour denis :
> entièrement d'accord avec vous et d'ailleurs déjà passé à l'action auprès des femmes en difficulté. Plus jeune, je suis allé à cette manif et en suis revenu pensif (à quoi bon ?) et agacé (qu'est-ce que ces drapeaux viennent faire là ?).
en discutant j'ai vi q bcp de gens y allaient à l'époque car "il n'y a rien d'autre"
donc, si l'on proposait autre chose ...
Tombé sur un forum où des femmes ayant avorté ou confrontées à l'avortement demandaient de l'aide, ce qui ressortait étaient les liens avec solitude, perte de l'estime de soi, vie ds l'instant, absence d'Espérance, vie blessée par l'éclatement de la famille... j'y intervenais, (j'en ai parlé ds un autre post)
Du coup j'avais créé un petit groupe de prière spécialisé avortement, prostitution pornographie, esclavage avec prière et topos, ça permettait de prier "intelligement". Et puis avec le tps, il est devenu difficile de se réunir.
Bcp de femmes étaient intéressées de découvrir qu'ils existaient des maisons d'accueil, bcp perdent confiance ds la capacité de la société à les aider alors qu'elle a permis ce qui a fait leur malheur, de la pornographie à l'avortement, ss proposer autre chose ; bcp étaient tentées par la haine des hommes, de leur mère qui les avaient poussé à avorter ou se prostituer.
L'avortement est un phénomène parmi d'autre du refus de la vie.
Quelle vie pr un sud américain, ss papier, qui finit par se prostituer, coupe les ponts avec sa famille par honte, consacre son argent à se travestir et ne sait même plus ce qu'il est ? quelle aide peut-il trouver ds une société qui dit que masculin et féminin sont des constructions et donc refuse de prendre en compte son mal-être ?
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Écrit par : zorglub/ | 24/01/2011
@ Christian
> Votre action avec « Choisir la Vie » est plus que légitime et honorable, c’est un vrai chemin de salut, et avec la grâce de Dieu, de sainteté ! Surtout si l’esprit de dénonciation auquel il nous arrive tous de céder s’efface au profit d’un esprit d’engagement actif et concret pour protéger la vie et les vivants. Mais j’estime que cette « Marche pour la vie » conserve encore une certaine étroitesse d’esprit, malgré une évolution, et relève davantage de la « manifestation politique » que de la « marche de témoignage ». Un rassemblement – une kermesse ! (par exemple à l’hippodrome d’Auteuil ?) – appelant tous les hommes et les femmes de bonne volonté à « Aimer la vie, aimer les vivants », aurait plus d’efficacité à mes yeux. Rêvons un peu… Les initiatives concrètes pour faire pièce à l’avortement et à l’euthanasie y auraient leur place au même titre que les actions pour soutenir les familles et la sainteté du mariage, contrecarrer la recherche sur l’embryon, défendre la biodiversité, mais aussi enrayer la spéculation mortifère des marchés financiers sur les matières premières et stopper l’exploitation, par des Hérode de cacarente (désolé…), des saints Joseph que le Bon Dieu nous appelle à devenir. Si une telle manifestation pouvait voir le jour, de fait, j’en serais et je la soutiendrais de tout mon coeur, et je serais même heureux d’y croiser quelques crânes rasés de la « droite nationale » !
D.
[ De PP à D. - Parfaitement d'accord. Ce sera l'étape suivante. Si les évêques descendent dans la rue, ce n'est pas pour faire de la pub à Bruno Gollnisch. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Denis/ | 24/01/2011
CLARIFIER
> Peu importe les motivations de chacun pour venir ou non à cette marche. Ce qu'il faut, c'est juste que chacun y ait sa place. Regardons ce qui nous unit avant ce qui nous sépare. Je me réjouis que des évêques soient venus cette année. J'espère qu'il y en aura plus l'année prochaine, ainsi que des politiques défenseur de la vie plus nombreux encore, et de tout bord. Car c'est cela, la vraie "dépolitisation".ce n'est pas la négation du politique, c'est simplement éviter la récupération au profit d'un seul mouvement, d'un seul courant de pensée. Mais cela, on ne pas en vouloir plus à ceux qui étaient présents, qu'à ceux qui étaient absents.
Pour ce qui est de "la kermesse" dont parle D. Il y a eu pendant un moment la "life parade". Pourquoi ne pas suivre ce concept selon ce que dit D.? Mais de grâce, arrêtons de perdre du temps et de l'énergie à porter des jugements sur les personnes. Par exemple, traiter les uns de "Hérode de cacarente" ne me semble pas très juste. A moins que D. sache sonder les coeurs. Je préfère la réaction de Mgr Aillet dans Famille Chrétienne qui a, me semble-t-il, une position plus mesurée.
G.
[ De PP à G. - Ce que vous dites est vrai. Mais ne tient pas compte de ce qu'ont tenu à dire l'évêque de Mende et celui de Fréjus, qui n'ont pas eu peur de mentionner le problème. Les cathos doivent cesser d'avoir peur de tout débat. L'heure n'est plus à la frilosité du "petit-clan-tous-unis". Elle est à la clarification et au recentrage sur l'exigence évangélique. Nous ne sommes pas une tribu. Nous sommes envoyés en mission aux gens qui ne ressemblent pas aux familles préservées. Au lieu de nous regarder le nombril, demandons-nous l'effet que nous faisons aux autres (il dépend trop souvent de nos "motivations", cher monsieur)... et réécoutons le reportage d'Elodie Chapelle.
Les chrétiens n'existent pas pour eux-mêmes, mais pour les autres. ]
réponse au commentaire
Écrit par : guillaume/ | 24/01/2011
LE POINT DE VUE DE MGR AILLET
> En vidéo, le relevé d'ambiance de Mgr Marc Aillet :
http://enmarchepourlavie.fr/mgr_aillet_a_la_7eme_marche_pour_la_vie
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Écrit par : Guillaume de Prémare/ | 24/01/2011
LE CAPITALISME CONTRE LA VIE
> Pour l'année prochaine je propose le thème suivant : Défendons la vie, abolissons le capitalisme libéral !
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Écrit par : Thomas/ | 24/01/2011
@ Thomas
> Excellent slogan : par opinion personnelle, j'y souscris. Mais là, si on adopte ce slogan, on réduit le champ du rassemblement... et on le politise. Je crois qu'il faut s'en tenir à fonder les actions contre l'avortement sur la défense de la dignité humaine au nom des valeurs universelles, c'est ce qui peut rassembler le plus largement.
@Pmalo
Voyez les retombées presse sur le site enmarchepourlavie : ça progresse nettement par rapport à l'année dernière. Pourquoi ? Parce qu'il y avait 2 fois plus de monde.
@PP
D'accord avec vous Patrice sur le fait qu'il ne faut pas hésiter à parler des risques de récupération politique. C'est vraiment ce que cherchent les organisateurs et ils arrivent de plus en plus à leurs fins, après des années d'effort. Dimanche, j'ai eu la même impression que Mgr Aillet : ce qui est dominant, c'est l'ambiance "bon enfant", sans agressivité, avec beaucoup de familles et beaucoup de jeunes.
Comme bémol, j'ai vu 2 drapeaux politico-religieux et un petit insigne politique sur un revers de blouson. Pour l'insigne sur le blouson, on ne peut pas faire grand chose, ou alors il faut contrôler chacun des 30 000 marcheurs. Pour les drapeaux, c'est contraire aux consignes de la marche, je pense qu'on peut identifier les deux groupes concernés et que les organisateurs sont en droit de leur demander de s'en tenir aux banderoles et pancartes fournies par l'organisation (et qui sont bien). D'autant plus que les drapeaux en question n'avaient pas de lien direct avec la promotion de la culture de vie.
Après, l'autre partie du débat que l'on voit sur notre fil de discussion, c'est d'apprécier l'opportunité ou l'efficacité d'une marche. Moi, je suis pour, et j'espère que le nombre va grossir. Quant aux évêques, certains sont pour, d'autres sont contre. Pour moi, ce n'est pas nécessairement un problème : ceux qui sont pour soutiennent et, le cas échéant, viennent ; les autres ne viennent pas et choisissent d'autres moyens d'action. J'ai choisi de donner, en venant à la marche, une 1/2 journée par an pour défendre la vie. Je ne fais rien d'autre sur ce sujet, c'est peu, mais voilà ce que je me sens capable de faire sur cette question. D'autres donnent peut-être beaucoup de jours chaque année dans d'autres modes d'action. Je pense que chacun peut recevoir un appel différent, agir de manière différente... et les opinions sont libres, Dieu merci : à mon avis, il n'y a aucune exigence à être tous d'accord sur tout et même aucune exigence à ce que les évêques soient d'accord entre eux sur tout. Il y a une exigence de communion, ce qui est différent, et ça c'est un mandat impératif du Christ.
GP
[ De PP à GP :
- L'important est de savoir l'effet produit. Et cet effet dépend de l'intention des marcheurs. Le commandement est : "tu aimeras ton prochain comme toi même pour l'amour de Dieu", et c'est lui le lieu géométrique de la communion chrétienne. Hors de lui, pas de communion, mais du caporalisme, du "militantisme" au pire sens du terme ! .
Et si notre amour du prochain n'est pas perçu par... le prochain, si ce dernier a l'impression qu'on manifeste par esprit de parti (religieux ou politique), c'est râpé.
La question n'est donc pas : "soyons nombreux" ; elle est : "touchons les coeurs". La marche touche-t-elle les coeurs de ceux qui la voient passer ? Je ne sais pas. Le débat s'ouvre. Par où continuer ? la formule ne doit-elle pas changer radicalement ? Qu'en pense la Conférence épiscopale ? Etc.
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Écrit par : Guillaume de Prémare/ | 25/01/2011
LES RESULTATS
> Echange encore quelques idées avec Denis en relisant votre réponse.
En tous les cas, le principe de marcher est à encourager.
Je crois qu'il ne faut pas uniquement voir un résultat quantitatif ou d'efficacité pratique de la marche comme media uniquement. La volonté de se rassembler, de marcher porte déjà une fécondité en soi par l'engagement et la rencontre des marcheurs (dans les cars, par groupes,...), n'est-ce pas la rencontre de l'autre, l'ouverture à l'autre dans la vérité qui est en amont de toutes initiatives caritatives. Les gens et les chrétiens en particulier ne se rencontrent que très peu pour parler de ces sujets et des actions qu'ils pourraient entreprendre. La Marche en est une occasion.
Je reconnaîs qu'une certaine exploitation mediatique par certains sites est dommageable.
C.
[ De PP à C. - La rencontre dans les cars n'est pas "rencontre de l'autre", mais rencontre entre cathos : c'est infiniment sympathique mais c'est hors sujet (une manifestation n'est pas un pèlerinage). "L'autre" qu'il faudrait rencontrer, c'est celui ou celle qui est sur les trottoirs et qui voit passer le cortège. Si j'en juge par les réactions enregistrées (émission d'Elodie Chapelle), le moins qu'on puisse dire est que ces réactions sont... diverses. Or le but devrait être de toucher les coeurs. D'où la question : si l'outil ne sert pas le but, il faut changer d'outil. Faire plus, mieux, et surtout autrement ! Qu'en pense la Conférence épiscopale ?
ps/ À ceux qui envoient des messages disant qu'ils sont heureux de marcher ensemble : c'est une chose certainement réjouissante, mais connue de longue date, et ce n'est pas le sujet du débat ! ]
réponse au commentaire
Écrit par : Christian/ | 25/01/2011
@ Guillaume
> Je ne prétends pas être juste ni sonder les cœurs. Mais à propos de cette expression assez vilaine – que le docteur Freud, mes ancêtres et mes frères (de sang, Antoine et Vincent), grands amateurs de calembour, me pardonnent – à propos de ces « Hérode de cacarente », donc, il ne faut pas être grand clerc aujourd’hui pour voir que le CAC 40 fonctionne sur un ressort principal : la convoitise des yeux et l’orgueil de la richesse (1 Jn 2:16). En quoi le CAC 40 contrevient-il à l’Evangile de la vie, me direz-vous ? Eh bien, je crois ne pas être le seul à savoir que dans le capitalisme actuel, le travail est systématiquement sous-évalué au profit de modes de participation et d’intéressement qui font de beaucoup de salariés, à leur corps défendant, des complices du casino financier, ce CAC 40 si bien nommé. J’ajoute que je travaille dans une entreprise qui a connu trois LBO en six ans et dont la valorisation spéculative, largement surévaluée à l’heure de la crise financière, s’est traduite par un sacré choc en retour pour les salariés. Bref, la figure de l’Actionnaire, cet « Hérode de cacarente », a tendance à me pourrir la vie et je le dis au lieu de souffrir en silence. Ni juste, ni saint…
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Écrit par : Denis/ | 25/01/2011
@ Thomas
> Avec un tel slogan, je viens sans problème!
J'ai un peu parcouru Internet et les réactions à la Marche. J'ai malheureusement peur que l'importante présence catholique n'active chez beaucoup le réflexe cathophobe et annihile par avance toute possibilité de discussion sur le sujet. Et même chez les non-cathophobes, faire comprendre que, derrière l'illusion que l'IVG est un magnifique progrès, il y a des questions éthiques importantes, ce n'est pas gagné. En tout cas, de ce que j'ai lu, ça n'a fait que radicaliser les "pro-IVG" qui se sentent agressés par le retour de l'Inquisition catholique et de l'ordre moral (en caricaturant à peine). Cela me gêne et me peine.
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Écrit par : Et cetera/ | 25/01/2011
à Etcetera
> Même impression que vous : plus la marche est nombreuse, plus elle remobilise les pro-avortement. Tant que la marche était confidentielle, elle ne faisait pas argument. Maintenant qu'elle a du monde (grâce aux cars diocésains), les pro-avortement peuvent dire : "on vous l'avait bien dit qu'il y avait un danger politique." Effet pervers : mieux ça va, pire ça va.
Ce serait différent si c'était une vraie "Fête de la Vie" associative, avec tous les intervenants du terrain social et médico-social acquis à la Vie.
(Ne me dites pas que la marche est le fruit des associations : d'abord, pas toutes, loin de là ; ensuite, aucun spectateur de la marche ne peut se rendre compte qu'il y a des associations médico-sociales dans le coup, et que ça vient du coeur.)
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Écrit par : maripol/ | 25/01/2011
@ PP
1. Je n’ai pas de recette miracle pour toucher les cœurs, j’en conviens, et la marche n’est certes pas une recette miracle. Les associations qui s’occupent de l’accueil des femmes enceintes en difficulté et qui soutiennent la marche le savent bien, elles qui cherchent à toucher les cœurs dans la relation de personne à personne. Pour la marche, je parlerais plutôt d’un rôle souhaitable de réveil des consciences. Et là le nombre joue, à mon avis. Quand le débat est quasi-interdit au niveau médiatique, cela me paraît nécessaire que des citoyens fassent entendre leur voix pour dire sur la place publique que l’avortement de masse – 200 000 IVG pour 800 000 naissances - est un mal très grave. Et s’il y a beaucoup de monde pour le dire, cela peut « libérer » des paroles, interpeller des consciences. Je pense que le problème trouvera un début de solution le jour où l’omerta cessera dans les milieux soignants. La vérité, c’est qu’un nombre grandissant de soignants n’en peut plus de pratiquer des avortements si nombreux, mais la pression est tellement forte sur eux… Voir du monde dans la rue peut les aider à rompre cette sorte de conspiration du silence. Pour cela, la marche est un outil, un parmi d’autres. Sur le strict plan politique (actions des élus), je prônerais peut-être une démarche graduelle : par exemple que des élus proposent, pour commencer, une politique d’accueil de la vie en rupture avec la politique du « tout avortement » promue par le planning familial, permise aujourd’hui par la loi et encouragée par les pouvoirs publics. Ceci afin de commencer par faire diminuer le nombre d’avortements en France.
2. Les « noms d’oiseau » entendus sur le parcours (j’en ai entendu moi-même) ne doivent pas être des motifs de découragement. Et il ne faut pas croire que la marche se fasse dans un climat extérieur d’hostilité, dans la tension. Les insultes ne constituent pas une indication probante que la démarche soit mauvaise. Ma femme a distribué des tracts sur le syndrome post-avortement dans les rues de Tours il y a une dizaine d’année. Je peux vous dire qu’elle n’en menait pas large. Une femme l’a quasiment agressée et copieusement insultée ; cette femme est partie en lisant le tract, a fait 100 mètres, puis a fait demi-tour et est revenu voir ma femme pour lui dire : « Je peux vous dire que c’est vrai, ça fait vraiment souffrir ». A partir de là, le dialogue est devenu possible.
3. Je ne sais pas ce qu’en pense la CEF en tant que telle. La CEF n’a pas de volonté propre, elle ne peut qu’exprimer une position commune d’évêques. Les conditions ne sont pas réunies pour une position commune car les évêques n’ont pas tous la même opinion sur le sujet. Chacun fait selon son idée et sa conscience. Cela ne me gêne pas. A ce stade de ma réflexion, je ne vois pas au nom de quoi ils devraient tous être d’accord sur des questions d’opportunité, qui sont par définition matière à opinion, pour les évêques comme pour les prêtres et les fidèles. Je dis cela aussi à ceux qui traquent les évêques pour qu’ils pensent tous la même chose, c’est-à-dire en fait… comme eux.
4. Je suis d’accord avec vous sur le fait que « l’esprit » du marcheur est décisif. Pour ma part, je me retrouve assez bien dans « l’esprit de la marche » tel qu’il est présenté par les organisateurs sur leur site et mon expérience de la marche me fait dire que c’est bien cet esprit qui prédomine chez les marcheurs.
Voir l’esprit de la marche : http://enmarchepourlavie.fr/esprit
Le débat continue !
Amitiés,
Guillaume
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 25/01/2011
LA DOUCEUR ET LA VULNERABILITE DE LA VIE
> A l'origine une manifestation est une démonstration de force pour compter ses troupes et faire plier un camp adverse, il me semble. Alors oui cela peut poser question: face à la violence silencieuse de toutes les atteintes à la vie, n'est-ce-pas plutôt de la douceur et de la beauté de la vie dans sa vulnérabilité qu'il faudrait chercher à témoigner? Et concrètement lorsqu'une personne désemparée se posera la question de l'avortement, du suicide, assisté ou non, est-ce vers une personne aperçue à une manif qu'elle ira? Mettre à sa fenêtre une jeune pousse de blé par exemple, tous le(s) même(s) jour(s), après une communication invitant à l'émerveillement, et laissant les gens libres de voir ou non, parler ou non, je pense serait plus au service de la vie, comme un temps ces lumignons aux fenêtres qui réchauffaient les coeurs sans agresser personne. Paradoxalement, les "anti" militants auraient plus mauvaise conscience à arracher de tendres pousses de blé qu'à injurier un "pro-life", et cette mauvaise conscience serait l'occasion justement d'une prise de conscience. Qu'en pensez-vous?
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Écrit par : Anne Josnin/ | 25/01/2011
"BONNE CONSCIENCE"
> Notre ami Guillaume est convaincant, il devrait être le communicateur officiel de cette « Marche pour la vie » !
Pour ma part, même lorsqu’un sacrement de l’Eglise m’a renouvelé dans la joie de mon baptême, je n’éprouve pas ce sentiment de « bonne conscience » chrétienne qui saute aux yeux, ici ou là, sur des sites dédiés à la promotion de cette manifestation. Parce que, comme le dit en effet l’abbé Lelièvre dans la présentation de cet événement, je suis « le gardien de mon frère », de ma sœur. Et devrais le manifester davantage dans la vie concrète, dans la chair.
Alors, oui, je le sais, aujourd’hui comme hier, des hommes et des femmes – des parents ne voulant pas de l’enfant qui vient – tuent. Des proches de ce vieillard en grande souffrance ou de cette personne lourdement handicapée et qui constitue un poids, qui dérange, tuent. Tel médecin qui répond à leur attente, tue. Des chercheurs, trafiquants et manipulateurs d’embryons, tuent. On peut s’arrêter là. Et aller défiler en toute « bonne conscience » : « Je marche pour la vie ».
Mais pendant qu’on marche, d’autres vies sont en jeu. Des traders spéculant sur les matières premières et affamant des peuples, des investisseurs jouant sur la valeur de telle entreprise au point de la ruiner, et mon banquier qui les emploie ou les finance – d’une autre manière – tuent. Des semenciers qui dévastent la biodiversité avec leurs produits OGM – jusqu’à provoquer le suicide de cultivateurs –, tuent. Des politiciens qui ferment les yeux sur la nocivité de tel produit, en réponse aux séductions offertes par tel lobbyiste, tuent. Des patrons experts en destructions d’emplois et délocalisations, tuent… (pendant la marche, le marché continue). Eux aussi auraient besoin de notre miséricorde.
Pour le prochain cortège, je veux bien reconsidérer ma position. En espérant y trouver cette banderole : « Oui, nous marchons pour la vie. Non, nous n’avons pas bonne conscience ».
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Écrit par : Denis/ | 25/01/2011
à Denis
> C'est vrai, surtout si les plus visibles des "sites dédiés" (pas tous heureusement) ferment les yeux et se taisent sur les vies écrasées sous la botte des spéculateurs-actionnaires et l'arbitraire des conseils d'administration délocalisateurs ! Ces sites en sont restés à leur idéologie des années 1990, et continuent à croire que l'ultralibéralisme n'est pas un problème mais que le monde est menacé par "l'islamo-communisme" (sic). Tant que le mouvement pro-vie n'aura pas éjecté ces pharisiens parasites il n'atteindra pas le seul objectif légitime : TOUCHER ET CONVAINCRE.
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Écrit par : jean-charles audouin/ | 26/01/2011
LA FORMULE
> Sur l'aspect "politique" de cette "manifestation".
L'intérêt de cette marche est justement que ce n'est pas une manifestation.
Une manifestation va dans le sens de l'histoire, cette marche n'est pas dans l'histoire, elle défend une vision intemporelle de la morale.
Une manifestation attend quelque chose la semaine suivante. Les marcheurs eux savent qu'ils seront encore là l'année d'après, et sûrement encore peut être dans cinq ou six ans.
Marcher là, c'est être résigné, patient, convaincu. Et quand on voit le nombre de poussettes et d'enfants joyeux de vivre, certains que l'avenir nous donnera raison.
Résigné, patient, convaincu, voilà les caractéristiques politiques de ceux qui sont convaincus du sens tragique de l'histoire et de la faiblesse de l'homme, en bref pour moi de la droite. Cela explique peut être la fréquentation politique de l'événement.
Cet avis n'engage que moi, mais voici ma sensibilité lors de cette marche.
BC
[ De PP à BC - Je comprends ce que vous voulez dire. Mais deux questions :
- pourquoi ce réflexe de parler de "droite" ? Voilà exactement le reproche que l'on peut faire à cette marche : tant qu'il y aura confusion entre l'esprit de parti et l'une des actions de défense de la vie, cela rendra cette action inaudible et inacceptable pour ceux précisément qu'il faudrait émouvoir et toucher.
- Car il s'agit d'émouvoir et de toucher la masse immense des non catholiques ! sinon cette marche est du pur narcissisme entre cathos.
- Vous le confirmez en disant que cette marche n'est pas une manifestation. Cela veut dire qu'elle renonce à convaincre, à toucher et à émouvoir les coeurs. Cela veut dire que la marche est un rite de la tribu catho, qui va se perpétuer pendant des années. Comme le pèlerinage de Chartres, par exemple. Vous mettez cela au compte de la vertu de résignation ; mais la résignation n'est pas une vertu en toute circonstance ; et je crains qu'ici elle ne serve de justification à l'établissement d'un rite de tribu, tourné vers l'intérieur et non vers l'extérieur. D'autant que cette tribu est loin d'être sympathique au reste de la population française, ne nous le cachons pas.
- La question de la formule est donc posée. Je peux vous dire qu'elle est à l'étude. L'outil doit être adapté à l'objectif, et ce dernier n'est pas l'autoglorification des familles pratiquantes ! (Comme disait un auteur très apprécié du milieu il y a quelques années, "ma famille nombreuse est un exemple qui fait l'admiration de ceux qui la voient". Oui. Bon. On est loin de l'évangile, là. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Bruno du Charmeil / | 26/01/2011
Réponse à PP : Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous.
> Je préciserais que la rencontre entre cathos (ou chrétiens), qui est ce qui se passe majoritairement dans les cars mais pas exclusivement,
est aussi rencontre de l'autre (il ne se connaissent pas forcemment); Les cathos ne se rencontre pas souvent pour parler de la vie et des intitiatives à lancer : cette rencontre parmi d'autre suscite l'initiative.
Les cathos ne se parle pas vraiment suffisamment ENTRE EUX sur ces questions. C'est aussi un silence qu'il faut rompre.
Benoît XVI n'encourage t il pas à former dans nos communautés paroissiale de vrais communautés, nous avons besoin des uns des autres et de vivre des temps forts pour rendre effectif la charité.
Je peux vous assurer que le lancement du Foyer El paso et d'un groupe de laïc pour aider les soeurs a été favorisé par une rencontre entre cathos et même d'un evêque et d'un laïc discutant de la marche pour la vie justement !
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Écrit par : Christian / | 26/01/2011
PAS EFFICACE
> A Thomas: excellent thème de mobilisation. mais pas mal de cathos vont hurler au bolchevisme. Toujours cet aveuglement politique.
> Guillaume de Prémare est vraiment convaincant, effectivement. Mais je suis professeur dans l'EN et je suis témoin des réactions vis-à-vis de cette marche dans un milieu athée (ou presque). Elle ne convainc pas. Les réactions vont du hurlement des habituels laïcards bouffeurs de curés et féministes version 68 à ceux qui sourient en parlant des Lequesnoy en ballade. Mais aucun ne fut touché et pensa réfléchir au sujet. Je ne pense pas qu'une manifestation, mode d'action très marqué d'un point de vue image, fasse évoluer les choses. Si le combat était politique, oui, je serais pour. Mais le combat est spirituel et philosophique. il s'agit d'amener nos concitoyens non-croyants ou croyant d'une autre religion, à voir la vie autrement. Il s'agit de les faire réfléchir au sens de la vie et à sa définition. A mon sens, la défense de la vie passe aussi par l'évangélisation. Donc par des témoignages de charité, par une vie qui appellerait les questions et la rencontre. Si déjà nous avions des paroisses heureuses, joyeuses et débordantes de vie...(je sais, il en existe et comme je les envie).En tous cas, bravo à tous ceux qui s'engagent dans les associations de soutien aux mères.
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Écrit par : vf/ | 26/01/2011
à VF
> Justement si : pour ceux qui parasitaient le mouvement pro-vie, la marche était "politique" ! Raisonnement : "être contre l'avortement est obligatoire pour les catholiques, or le seul parti opposé à l'avortement est le FN, donc tous les catholiques doivent aller au FN". C'était ça l'idée : mettre des leaders FN dans le cortège pour pousser les marcheurs à rejoindre le parti. C'est même uniquement pour ça que certains sites dédiés avaient été fondés.
Mais c'était avant l'arrivée de Marine Le Pen, qui est pour la loi Veil (recentrage du FN) ! Du coup, Gollnisch n'est plus la "porte d'entrée du FN pour les catholiques" mais un pré-retraité du FN ; sa présence dans la marche ne sert plus à rien d'un point de vue partisan. Et les quelques personnages à insignes vus dans la marche sont, soit des chefs de rares groupuscules, écartés du FN pour extrémisme (!!), soit les animateurs d'estimables mais ectoplasmiques "partis chrétiens" dont les bonnes intentions sont aussi évidentes que leur évanescence électorale.
Résumons-nous :
- la formule "marche" n'attire (et n'attirera jamais) aucun politique influent ;
- le parti dangereux pour l'image de la marche (le FN) s'écarte de plus en plus du mouvement pro-vie ;
- donc l'assainissement se fait de lui-même, et les sites de politisation de la marche vont tourner de plus en plus à vide.
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Écrit par : Al Limpiar / | 26/01/2011
LE PROBLÈME
> Je vois un autre problème avec cette marche, et c'est le commentaire d'Al Limpiar qui me permet de le formuler correctement. Aujourd'hui, si vous faites un sondage sur ce que les gens associent aux termes "pro-vie" et "anti-IVG", vous risquez d'obtenir des bons gros clichés sur les cathos fachos qui, au mieux, s'enchaînent dans les blocs opératoires, et, au pire, sont prêts à tuer les médecins anti-IVG, comme aux États-Unis. D'ailleurs, les sites catholiques d'extrême-droite entretiennent souvent une rhétorique qui conduit à ce genre d'associations. Du coup, il est très difficile de se dire pro-vie ou anti-IVG quand on ne fréquente pas un milieu sensibilisé à ces questions puisque, dans l'esprit de pas mal de gens, ça revient à s'avouer facho. Alors, dans tout ça, se montrer à une marche pour la vie, se dire pro-vie, etc..., tout le monde n'ose pas, ça fait prendre trop de risques. Mais les clichés sont tellement ancrés qu'on peut se demander comment les casser, en dépolitisant le débat et en excluant tout contexte religieux de celui-ci, pour ne pas restreindre cette position à "un lobby catho qui veut faire sa loi en France".
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Écrit par : Et cetera/ | 26/01/2011
Bonjour,
Je vais faire très vite, en ajoutant 2 ou 3 petites choses à ce riche débat.
D'abord j'abonde dans le sens de Guillaume de Prémare (ça se vérifie facilement par ailleurs, hein, donc je n'épilogue pas).
Ensuite j'avoue ne pas bien comprendre la référence de "succès" relative aux cri d'orfraie des pro-choix. Quand le pape s'exprime ou quand il se déplace, les insultes fusent, des manifestants agressifs et même hystériques s'expriment en nombre, et c'est bien eux qu'on relaie dans la presse. Faudrait-il que le pape arrête de parler ou de se déplacer parce qu'il déclenche des pluies d'insultes et d'agressivité ?
Enfin, je ne comprends pas les discours qui consistent à vouloir exclure des personnes du combat pro-vie, en les traitant de "parasites", au prétexte de cautionner le libéralisme, ou même au prétexte d'aller à contre sens de l'enseignement de l'Eglise en matière d'immigration, etc...
Pour ce dernier point, particulièrement, de la même manière qu'on est prêt à faire cause commune avec certains qui ne partagent pas nos convictions en matière de défense de la vie, mais avec qui on partage une même vision de l'économie, par exemple, dans l'espérance que ce combat commun pourrait à terme faire converger les convictions de l'autre en matière de respect de la vie vers une vision plus conforme à la doctrine sociale de l'Eglise... pourquoi donc ne pas appliquer la même logique et faire cause commune avec ceux qui partagent nos conceptions en matière de défense de la vie, sur ce thème précis, et profiter de cette proximité et de cette rencontre pour y faire germer les graines d'une doctrine plus conforme à celle de l'Eglise en matière d'économie, d'immigration, ... ?
Je veux bien faire l'effort de comprendre, si quelqu'un veut bien avoir la gentillesse de m'expliquer la raison de ce qui m'apparait pour l'instant comme un "deux poids, deux mesures" dans les témoignages des uns et des autres.
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Écrit par : Joël Sprung / | 26/01/2011
à Joël Sprung
> Bon, on ré-explique.
C'est simple : choquer et révolter les gens qui ne sont pas catho, c'est pas bon.
Le but est de les toucher et de les émouvoir.
Or la marche ne touche et n'émeut que les cathos qui la font.
Qu'ils marchent si ça leur plaît, mais qu'ils ne croient pas avoir fait avancer d'un millimètre la cause de la vie.
Ne me répondez pas (comme d'autres) que peu importent les résultats psychologiques dans l'opinion ! Les résultats psychologiques importent énormément. Ils n'y a même qu'eux d'importants. Tout concept d'initiative sur la scène publique n'ayant d'autre résultat psychologique que de susciter l'indifférence ou l'hostilité, est un concept à améliorer, à modifier ou à changer radicalement.
Si ma façon de poser le problème vous paraît prosaïque, j'en suis navré et arrêtons les frais, on perdrait son temps vous et moi à prolonger le dialogue de sourds. Mais ce que je vous dis est pensé dans beaucoup de secteurs de l'Eglise. Ce qui vous paraît ne poser aucun problème en pose beaucoup. Vous ne devriez pas reprocher aux autres de se poser des questions.
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Écrit par : jc audouin/ | 26/01/2011
pour jc audouin
> vous savez, s'il y a bien quelqu'un qui veut bien faire et ne cherche pas la polémique c'est bien Joel Sprung.
Perso, comme dit plus haut je pense que la marche telle qu'elle est ne "sert" pas. Je préfère l'action sur le terrain ( ce qui ne signifie pas que les participants à la marche ne fassent rien sur ce plan) et pense que l'avortement, la prostitution etc sont des scandales humains et que la Foi n'et pas la condition sine qua non pr agir.
Comme nous le savons, c'est la médecine qui dit que l'embryon est humain. Pas la Foi.
Là dessus la Foi en un Dieu Père qui fait de nous des frères et soeurs, nous oblige à appliquer à l'embryon la dignité qu'elle reconnait à tout humain et les droits qui font partie de la panoplie.
Par le bon sens, la philo, des non croyants arrivent aussi à l'idée de dignité (mais plus fragile car elle ne repose pas sur une révélation) et voient ce que dit la médecine (non orientée).
En "hommes de bonne volonté", agissons tous ensemble.
Pour cela, il faut communiquer sur le fait que le combat pr la vie est une question de bon sens, pas de foi.
Cela étant, si des évèques comme ceux qui sont venus l'ont fait, si Benoit a donné un encouragement cordial c'est que la marche pr la vie , "ce n'est pas si nul" ...
Mais comme rien n'empêche de chercher à avoir une bénédiction apostolique pour des actions menées pour la vie, alors ne voyons ça que comme un début et continuons d'améliorer tout ça. ;-)
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Écrit par : zorglub / | 26/01/2011
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